La pluie... la bête noire du randonneur du dimanche... L'amie du jardinier et du cueilleur de champignons... L'ennemie du routier et de l'accro de la scéance bronzage estivale.
La pluie. Elle ne semble nous concerner que lorsqu'elle nous tombe directement sur la tête, qu'elle nous asperge par sceaux entiers et qu'elle nous glace jusqu'aux os lorsque l'on a eu la mauvaise idée d'oublier le parapluie à la maison et qu'une averse surprise nous surprend sur le chemin du boulot...
Les précipitations peuvent cependant revêtir une apparence parfois bien particulière, et surtout, elles peuvent se trouver juste au dessus de nos têtes sans que pour autant nous n'en ayons conscience.
Ainsi, il est des circonstances où la pluie apparaissant sous une base nuageuse suffisamment élevée n'attendra pas le sol, le laissant aussi sec que s'il n'y avait rien eu d'autre au dessus qu'un superbe ciel.
Cette configuration particulière des précipitations se nomme 'virga'. L'eau se précipitant ainsi arrive au niveau d'une couche basse plus sèche et s'évapore avant de toucher le sol. C'est un phénomène fréquent, qu'on peut aussi trouver sous des bases nuageuses peu élevées, mais alors moins impressionnantes.
Les images présentées ici donnent un aperçu de la configuration particulière, tantôt amusante, tantôt impressionnante que peuvent prendre les virgas.
En images...
Le 26 avril 2004, au matin. Cheptainville (Essonne - 91).
- Les longues trainées verticales sous ces quelques Altocumulus floccus sont des virgas...
Grandeur nature, ces grosses molaires aériennes ont quelque chose d'impressionnant, de si petits nuages en apparence capables de produire un tel volume de précipitations semble impossible !
Le 10 juillet 2004 en fin d'après midi, à Cheptainville.
- Altocumulus en banc cette fois-ci, avec cette grande barrière de précipitations donnant l'impression d'un bouillonnement.
Ce n'est qu'une fois passé au zénith que ma fille va remarquer et me signaler ces virgas, qui l'auront tout autant impressionnée que moi !
C'est aussi l'occasion de constater que leur morphologie peut changer assez rapidement, des grosses draperies visibles sur la première images, on ne retrouvent peu de temps après qu'un épais réseau de filaments minces et serrés.
Le 1er septembre 2006 en début de soirée, à Cheptainville.
- Je rentre juste du travail quand je me rends compte que le ciel présente un aspect vraiment très particulier : de grands bancs d'Altocumulus floccus undulatus épais pendent de longues structures filamenteuses, très fournies et sombres ! Dans l'autocar qui me ramène à la maison, je trépigne presque. Mon Coolpix, vite !!
Ces virgas, monstrueuses, se terminaient presque invariablement par de longues rangées de gros mammas.
Plusieurs banc d'altocumulus ainsi décorés vont se succéder dans ce début de soirée. Dont un, qui va passer lentement au zénith, et donner un aspect vraiment étonnant au ciel.
Ces bancs d'altocumulus avec virgas finissent par partir vers le nord-est, donnant au ciel une longue et sombre cheveulure.