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L'orage fantôme du 11 juin...
Après le flop de ce premier épisode du 10 juin, les modèles météo restent optimistes et prédisent de nouveaux orages pour le 11 juin. Mais dans le même contexte météo et après le lessivage de la veille, je reste perplexe...
Mais la curiosité l'emporte comme toujours, et depuis mon travail je surveille d'un oeil distrait dès le début d'après-midi , les petits amas convectifs qui fleurissent sur le Limousin et le Massif Central. Un front légèrement actif ondule toujours sur la façade ouest et allume quelques orages locaux en début d'après-midi. Je sens déjà qu'il va y avoir de la pluie et pas de grand spectacle... De plus il va m'être difficile de me libérer rapidement, spectacle scolaire oblige, je ne peux tout de même pas rater le travail de mon p'tit deuxième pour un orage tout mou !
Finalement libre vers les 18h30, je passe un rapide coup de fil à Henri et Olivier qui croisent quelque part dans les environs d'Etampes.
Et là j'ai droit à ma première claque : "Olive, bouge toi y a un arcus et une superbe lumière !"... Ni une ni deux ! Décollage pour le sud de l'Essonne. Et c'est vrai qu'arrivant à hauteur d'Etrechy, sur ma gauche, un bandeau nuageux qui ressemble à un vieil arcus déstructuré et rosi par la lumière d'un soleil déclinant de fin de printemps se dessine nettement derrière un petit bout d'arc-en-ciel rougissant. Seulement voila, c'est la fin... Le nuage est en train de finir de se dissoudre sous mes yeux et ne subsistent plus que quelques lambeaux.
Je ne me décourage pas pour autant cependant. Un nouveau coup de fil et hop, direction Ablis entre Essonne et Yvelines, où subsiste un mince espoir avec une ligne de congestions plus toniques qu'alentour. Si un forçage veut bien s'opérer, avec un peu de chance...
La fameuse ligne se montre rapidement. La lumière est intéressante. Mais la température extérieure, conjuguée à l'heure avancée et à la difficulté que manifestent ces "mini-choux-fleurs" à vouloir grimper un peu plus me donnent matière à douter encore d'avantage.
Le plafond illuminé qui surplombe partiellement la ligne laisse peu de place au suspens. Une grosse inversion semble présente à l'étage moyen et va bloquer irrémédiablement la convection, et encore si celle-ci daigne prendre davantage.
Survient donc la seconde claque... ça ne prend pas. Arrêt non loin de la Chapelle, à quelques kilomètres au sud-ouest d'Ablis pour quelques images des rideaux de pluie naissants sous l'avorton orageux :
Derrière, plus à l'ouest c'est le grand calme qui s'installe pour 3 semaines interminables pour l'amoureux de cieux chamboulés.
La nuit du 2 au 3 juillet, ou le début du cycle infernal
Après un printemps plutôt décevant sur le plan orageux, je sens mon intérêt renaitre avec ce premier épisode instable de juillet, qui est très prometteur "sur le papier". Les modèles s'accordent assez bien pour voir une dégradation d'ampleur assaillir le pays dès ce 2 juillet après-midi et se poursuivre jusqu'au lendemain dans la moitié nord. Et les sites de prévision sont également unanimes : de gros orages devraient parcourir le pays en soirée et une bonne partie de la nuit ! Hourra !
Alors bien sûr, je dois partir en début de matinée le 3 pour le Pays Basque mais je me dis que je devrais pouvoir profiter de l'évènement ce jour dès le milieu d'après-midi et même cette nuit !
Les premières chandelles pré-frontales allumées dans le sud-ouest puis l'ouest et l'Ile de France dès 15-16 heures me confortent dans l'idée de ne pas rester à attendre que ça m'arrive dessus dès mon retour du travail. Et Henri et Olivier ont passé une belle après-midi sous les orages à quelques kilomètres au nord-ouest de Paris. Le temps de charger le matériel et départ pour le sud de l'Essonne et le Loiret, dans les environs d'Etampes et de Pithiviers.
La première vague quitte l'Essonne vers 19h30 sans me laisser le temps de réagir, mais les vigoureuses cellules qui prennent alors sur le Limousin me tiennent par le bout du nez et m'attirent tel un papillon vers une lueur dans le noir.
Sauf que... ces cellules finisent par rapidement s'ésouffler et meurent quasiment devant mes yeux.
Je suis pourtant bien placé, sur leur trajectoire et à l'endroit où je pouvait m'attendre à les voir revivre. Il est minuit et quart, une heure où j'ai l'habitude de voir l'orage rassembler ses forces généralement. Mais là non, quelques coups de foudre lointains
puis un maigre cortège d'internuageux typiques des fin d'orages
Et plus rien !
Il fait encore chaud et assez lourd pourtant, les conditions localement semblent plutôt propices, alors pourquoi ?
Au bout d'un moment, le ciel fini même par se dégager et tout s'assèche autour de moi, c'est incompréhensible. Un coup de fil à Henri Buffetaut et Olivier Momon me fait finalement comprendre que "c'est mort pour ce soir"... mais vraisemblablement, la suite au levé du jour !
Retour à la maison. Pour voir que les radars ont la solution : un énorme MCS se met en place sur le sud-ouest et remonte vers le nord. Il est sans doute à l'origine de cet assèchement de la zone qui le précède, pompant sans vergogne l'humidité à grande distance et inhibant ainsi toute velléité d'orage dans une bande de plus de 300 km en amont. Je me dis "Dodo, et levé vers 6-7 heures pour le voir venir"...
Mais même ainsi, je ne serai pas prêt à temps, l'orage ayant décidé de s'étendre d'un coup au dessus de l'Essonne. La pluie tombe brutalement, drue, alors que la foudre s'abat de toute part à une fréquence soutenue. Il ne me reste que la possibilité de tenter quelques prises de vue depuis le Velux de la chambre des petits (partis petit-déjeuner pour l'occasion)...
Mes voisins équins doivent se demander se que cet énergumène peut bien avoir à s'agiter ainsi à chaque fois qu'un éclair tombe dans les environs, alors qu'il serait préférable de rester bien à l'abri. Mais cette agitation me quitte assez vite, la pluie s'intensifie encore, le spectacle est fini. J'apprendrai plus tard qu'un bel arcus s'est formé à l'avant du système,
capturé de fort belle manière par Henri.
Je pars dans la matinée pour mes vacances avec une pointe de frustration... curieux ça ! Et la meilleure, c'est que ce n'est que le début.
Nuit du 11 au 12 juillet : orages très dynamiques sur les Pays de Loire.
La nuit du 8 au 9 juillet, un nouvel épisode d'orages très organisés (encore un MCS) éclate sur l'Ouest, le Centre et l'Ile-de France en prenant le soin d'éviter soigneusement le Pays Basque où je réside jusqu'au 10. Une fois de retour je ne peux m'empêcher bien sûr de jeter un oeil aux modèles météo... et bing ! Dans la nuit du 11 au 12, normalement...
Et là, y a du monde sur la brêche ! Départ en début de soirée sous un ciel qui toute l'après-midi n'a cessé de changer de visage avec de grands bancs d'Altocumulus instables et leurs bases tantôt déchiquetées, tantôt denses et ondulées, et se retrouve curieusement d'un bleu lisse parcemé à l'horizon de nuages subsidents au moment de notre départ. Qu'à cela ne tienne, les choses ont le temps de changer.
Nous nous retrouvons à quelques kilomètres au nord de la centrale nucléaire de Beaugency non loin de Blois entre Loire et Beauce, un point de vue idéal pour tout orage venant du sud ou de l'ouest. Reste plus qu'à attendre que cela ne vienne...
S'instaure l'attente, longue, ennuyeuse, fatiguante, frustrante, démotivante...
Attendre..
Encore et encore...
2 heures : il y a des orages, assez costauds et nombreux visiblement, qui survolent les Landes et entrent en Gironde...
Heureusement qu'il y a sur place toute une bande de joyeux lurons pour gouter l'air chaud et sec de cette agréable nuit d'été. Qui décide par ici de faire un somme dans ça voiture le temps que le ciel tourne à l'orage, qui par là de dormir dans le l'herbe, le temps de se rendre compte, généralement un peu tard, qu'il était perché tout en haut d'une vaste et grouillante fourmilière, encore très active même à cette heure de la nuit...
Quelques 7 ou 8 joyeux lurons à gouter le temps qui passe lentement, perdus au milieu d'un champ, non loin d'une centrale nucléaire, le nez en l'air et servant accessoirement de repas pour le modeste microcosme s'agitant à leur pieds... Une bande fous en somme, qui n'attendent qu'une chose, que le ciel lui tombe sur la tête : mais que penseraient nous lointains cousins gaulois ?
L'occasion bien sûr de photographier un peu ce qu'on a sous la main, comme cette centrale dont le panache reste obstinément vertical... Ha tiens ! Non, il y en enfin un peu d'agitation là-haut !
3h40 du matin : le ciel donne enfin des signes que les lois de la mécanique des fluides régit toujours la dynamique de notre atmosphère. Il y a un changement qui s'opère lentement. Bon, et que disent les radars de précipitations ?
Hola, debout là dedans ! Les orages arrivent, et vite en plus ! Un système linéaire est en train de se constituer entre le sud de la Sarthes et le Limousin, avec un noyau de cellules orageuses toutes neuves entrant dans le Loir et Cher par l'ouest ! Zut ! Nous ne sommes pas placés au bon endroit. Par contre, il apparait que si nous montons un peu au nord, cette ligne devrait nous froler par le sud (ce qui avec le recul s'avère évidemment être LE mauvais choix).
Du coup, nous reprenons les voitures pour partir un peu plus au nord, un point de vue a priori sympathique, donnant sur un champ de tournesols.
4h15 : enfin les voila nos orages ! L'horizon ouest se met à clignoter de façon fugaceen plusieurs points, comme attendu devant une telle ligne orageuse.
Cela semble long à arriver jusqu'à notre hauteur. Fait génant, quelques cellules se sont aussi allumées au nord-ouest, ce qui veut dire que le système s'est étendu vers le nord. Du coup, il ne va pas nous frôler, mais carrément nous engloutir !
Les impacts finissent tout de même par se faire de plus en plus proches :
Une cellule devient brutalement plus active juste en face :
Dommage de ne pas avoir mon second boitier disponible pour tenter une prise de vue plus serrée sur ce nouveau foyer... Et d'un coup : BRAOUUUUUMMMM ! Un coup de foudre vient de s'abattre guère plus de 2 kilomètres sur notre droite ! Aïe, ça se corse ! Les Altocumulus ont paré leurs bases de ces incroyables rides et ondulations qui précédent les gros orages. C'est magnifique ! Devant, une averse vient juste de naitre.
Avec un peu de chance, la foudre ne devrais pas tarder à se manifester... Y a qu'à demander.
Mais d'un coup les choses se précipitent. Le temps de prendre un dernier impact à moins de 3 kilomètres et vent et pluie commencent dèjà à se signaler. On entend les premières gouttes tomber alentour... mais on devine en arrière-plan un autre son : celui de pluies beaucoup plus fortes qui s'abattent nous loin devant nous et qui commencent à masquer le paysage de manière brutale.
Et le déluge revient une nouvelle fois ! Noé eut été servi en 2010. En tout cas, repli immédiat vers mon arche roulante (priant pour qu'il ne faille pas qu'elle soit aussi flottante avec de telle précipitations), nous reprenons la route vers le nord-est en espérant devancer le système. Quelle idée ! Un système linéaire aussi dynamique, fillant sans doute à plus de 100 km/h en ligne droite, et qui n'a pas à suivre la route et à s'arrêter aux stops, pensez donc !
C'est ainsi que s'achèvera cette traque, avec parfois quelques impacts bien proches et noyés, dans un paysage d'apocalypse humide où tout semble être englouti dans un torrent permanent versé d'en haut.
Bilan : quelques coups de foudre assez esthétiques dans la boite, mais je me demande finalement si l'investissement en temps, en distance et en fatigue était à la hauteur. Et je commence enfin à m'interroger sur cette saison orageuse qui me glisse doucement entre les mains. Encore un petit mois et demi sur la moitié nord : il va falloir que cela vienne là, je m'impatiente !
Le 14 juillet : nouveaux orages très dynamiques généralisés sur le pays. Un 14 juillet... sans feu d'artifice...
Alors bien sûr quand ce 14 juillet se profile, avec de nouveau des modèles et des sites de prévision tels que Keraunos dans le rouge pour cette journée, inutile de vous dire vers quel feu d'artifice je choisi de foncer !
Et puis comme les orages ont décidé d'être plutôt du matin cette année, je me penche quasiment dès le saut du lit sur un rapide examen des images radars et cartes de foudre... Bon sang !! Une ligne déjà bien active est déjà présente à 8h30 ! Il ne va pas falloir trainer car elle remonte en crabe pile sur l'Ile de France !! Quelle chance j'ai là me dis-je...
Le temps de passer un rapide coup de fil à Olivier MOMON, et nous partons (avec madame, toujours partante pour découvrir de nouveaux horizons) pour une promenade orageuse de 14 juillet pas habituelle. Départ pour Bromeilles, au sud de Puiseaux, où nous avions déjà repéré un beau point de vue très bien orienté pour cet événement.
Et cela commence bien. Arrivés aux environs de la Ferté-Alais, nous surprenons la formation d'un massif coin nuageux, comme un fer à repasser volant.
Le navire fini par se déstructurer lentement, nous repartons en direction de Bromeilles accueillir les gros Cumulonimbus qui se suivent à la chaine. Sur place, l'examen du ciel est assez peu évocateur : tout est brouillé sur l'horizon ouest, difficile de distinguer quoi que ce soit dans cette masse informe de nuages enchevêtrés... Nous décidons donc de patienter un peu. Mais au bout d'un moment, il faut se décider : examen des radars et cartes de foudre. Et là, et bien il semble qu'on ne soit pas si bien placé (et même qu'il aurait été sage de rester... à Cheptainville !)
En fait le front orageux s'essoufle sensiblement et bascule de l'est vers l'est-nord-est. Donc nous allons le prendre de plein fouet. Sauf si nous décidons de partir un peu plus au nord est, de manière à nous retrouver dans une zone qu'il atteindra en milieu d'après-midi, "c'est-à-dire après avoir repris un peu vigeur", pensons-nous... Erreur.
Direction Troyes. C'est de plus à cet endroit que les modèles voient la reprise la plus sérieuse pour cet épisode, faut pas hésiter.
Une fois aux abords de Troyes, un nouvel élément nous conforte dans notre décision : un petit coup de fil à Henri BUBUFF et Louis HECKER, positionnés eux sur les contreforts des Vosges, nous encourage à poursuivre vers notre objectif car un bel amas orageux remonte tout droit d'Auxerre, et il a l'air vigoureux et persistant : diable, que du bon !
Le temps de trouver un nouveau point de vue au nord de la préfecture dans les environs de Feuges, et nous voyons déjà arriver l'avant-garde de ce qui doit correspondre à ce fameux orage : un vaste nuage totalement destructuré, tout juste réduit à un mince rouleau interrompu en maints endroits, faisant penser aux restes macabres de quelque arcus moribond...
Par endroit, on voit même nettement de petits fractus soulevés de très bas, et remonter rapidement se faire avaler par le rouleau :
Enfer ! c'est tout ? Nouveau coup de fil... pourtant on y est, ça devrait craquer autour de nous... mais non, rien ! Enfin rien tout est relatif. Le rouleau nous passe dessus, et c'est une tempête qui se lève alors ! Les arbres alentour sont secoués comme des pruniers agenais au moment des récoltes. Le ciel est devenu d'un gris-brun terne et poussiéreux :
Légèrement à gauche, un grand nuage de poussière apparaît dans les alentours d'une exploitation agricole : gustnado ?
Difficile à dire, c'est probable, vu l'intensité de la rafale. Nous sommes finalement contraint à nous déplacer tant le vent est fort. Un arbre situé juste à l'aplomb de la voiture menace, on ne peut rester d'avantage.
De longues minutes d'attente passent. Finalement, il faut se rendre à l'évidence : point d'orage ici. C'est surprenant, tout était pourtant en place, que c'est-il passé ? A l'arrière le ciel se dégage doucement, le soleil va bientôt se montrer.
Sans que nous ne le sachions encore, l'orage s'est désagrégé devant nous, littéralement soufflé par les vents furieux qui le poussait... pour se former presque instantanément 80 kilomètres plus à l'est, sur les contreforts des Vosges ! Au moins tout le monde n'y a pas perdu.
Nous repartons penauds vers le sud. Il y a encore un peu d'instabilité par là bas et quelques beaux points de vue à explorer, pour d'éventuelles furutres traques. Cependant, le rapide déplacement de la masse d'air envoie promener les orages loin à l'est et ne nous laisse plus qu'entrevoir quelques coups de foudre lointains, insaisissables.
Retour pour Cheptainville, franchement dépités cette fois-ci, en fin d'après-midi. Un dernier arrêt pour capturer quelques beaux jeux de lumière dans ce ciel post-orageux totalement chamboulé...
... puis retour à la case départ. Je fais le compte et examine attendtivement les archives des images radars disponibles en rentrant et là je constate l'étendue de notre malchance. Les orages sauteurs ont frappé, juste au dessus de notre tête : nous serions resté sagement sur l'Ile de France en matinée, au moins nous aurions pu profiter de l'ouverture de l'épisode, encore assez tonique alors. Une leçon que je ne suis pas prêt d'oublier.
Soirée du 4 août. Enfin des orages un peu plus faciles à gérer ! Petite nuit électrique.
S'ensuit une seconde moitié de juillet décevante sur la moitié nord. Mais enfin avec ce 4 août, le traqueur d'orages assoupi en moi commence de nouveau à frétiller : un talweg accoste le nord dans un contexte plutôt instable en début de soirée, quelques orages faibles pourraient voir le jour (enfin, la nuit en l'occurence) en entrant sur les terres. Je suis donc sur le pieds de guerre toute la journée : vivent les vacances ! Et point d'erreur, les orages arrivent bien dès 21h aux portes de l'Essonne. Il faut se bouger, aller, hop !
Premier arrêt au sud l'Arpajon... pas de bon point de vue, redépart pour l'emplacement que j'avais choisi le 2 mai dernier, non loin d'Auvers saint Georges, avec quelques arrêts improvisés pour apprécier l'état du ciel à l'ouest. Puis l'attente...
Qui ne durera cependant pas longtemps... Une cellule me frôle par le nord et délivre un wagoon d'intrenuageux : pas franchement esthétiques, pas franchement proches, relativement noyés. Une seconde par le sud, bien plus intéressante car plus proche, mais bien humide et venteuse aussi. Les prise sont difficile car j'ai le vent de face. Les coup de foudre sont rares, encore une fois se sont des internuageux. Mais d'une autre taille, certains emplissent presque la moitié du ciel au dessus de moi !
Durs à capturer bien sûr, mais je fini par en avoir 2 ou 3 plutôt bien cadrés :
Les hostilités prennent fin assez rapidement. Je rentre pourtant bien plus heureux de ce petit épisode à domicile, où j'ai enfin pu retrouver l'espace d'une grosse heure, l'ambiance d'un vrai orage d'été, avec ces grillons qui vous chantent dans les oreilles alors au'au loin, le roulement des tambours du ciel en colère arrivent étouffés, s'annonçant à leur façon aux promeneurs aventureux.
Une petite traine, le 14 août.
J'ai ce jour là presque la sensation de vivre un nouveau début de saison... si seulement ! De timides petites averses concernent le quart nord-ouest de la France, prise dans une petite dépression centrée sur la Manche.
Encore une fois, point de foudre ni de tonnerre, mais un petit Cumulonimbus plutôt esthétique, qui viendra crever à ma porte.
Le 22 août. Encore un épisode dynamique. La fin de la valse des arcus 2010 pour moi.
Une nouvelle fois, c'est un orage du matin qui se présente à moi : et bien sûr cette fois, je me dis "Orage du matin, chagrin", tant ceux que j'ai eu cette année au levé du jour ne m'ont pas donné le spectacle que j'attendais. Arrivé à cette date, il est fort à parier que ce soit de plus le dernier de ma saison.
Mais je suis tout de même motivé : une surprise peut toujours se cacher dans ce dernier tour de piste instable, et les orages de fin de saison dans mon secteur ont pour habitude d'être particuliers, comme ce fut le cas en 2007 ou en 2009. Et le ciel est bleu et propre, un orage dans ces conditions donnerait un bel effet aux premières lueurs du dieu Soleil.
Après le rituel habituel, cartes d'impacts et de précipitations et images satellite, je décolle sans perdre de temps une nouvelle fois pour le sud de l'Essonne : L'orage, un gros système linéaire et bien rapide (encore un...) entre dès 6h30 sur la limite du département avec le Loiret. Direction le plateau situé au nord Milly-la-Forêt. Première dévein : un épais manteau d'Altocumulus vient de masquer brutalement le ciel. La zone bleue perceptible à l'est disparait rapidement, réduisant à néant mon espoir de belles lumières matibales.
Premier arrêt avant la Ferté-Alais, pour admirer un nouvel arcus :
Là sur le coup, l'animal est saisissant : assez haut visiblement, l'entrée visible sur la droite présente une structure granuleuse, formée de nombreux petits fragments nuageux parfois disposés presque régulièrement. C'est assez étonnant :
Point de foudre une nouvelle fois dans cet avatar instable. Mince alors ! Peut-être suis-je un peu impatient, cet arcus à l'air tout neuf. Je suis tout de même un peu déçu : j'ose à peine imaginer ce que ce nuage donnerait avec la lumière du levant. D'ailleurs je ne sais pas ce que je perds à ce moment précis : Robin RICHARD, un jeune chasseur d'orages habitant plus à l'est non loin de Montargis,
le capture de plus belle manière, grâce une chaude lumière solaire par encore masquée comme c'est le cas au dessus de ma tête. Olivier Momon, lui, est parti faire
quelque photos du côté de l'Yonne... Là bas aussi ça vaut le coup !
Je décide de partir plus à l'est en me disant qu'en suivant le déplacement de l'arcus, je le verrai sûrement s'énerver si cela devait lui prendre.
En route, l'arc nuageux prend une allure singulière : un énrome dôme se forme en son sein, avec juste en dessous un étrange empilement d'assiettes vaporeuses. Le tout sous une couverture vaste et lisse, comme un grand voile soyeux et bleuté étiré par les vents d'altitude :
Je stoppe finalement ma course non loin de Chevannes. finalement les choses se sont précipitées et je me suis fait doubler vitesse grand V, une nouvelle fois. Les orages sont morts sur le Centre, tout s'effondre en pluies stratiformes localement modérées. Je m'arrête faire un ou deux derniers plans sur ce qu'il reste de l'averse :
Une saison vraiment particulière que celle de cette année 2010. Beaucoup d'orages matinaux, vastes et organisés et qui auront été principalement dominés par deux éléménts : les fortes précipitations et la force des vents. Le dynamisme en a ainsi été le caractère prépondérant. Comme si l'instabilité n'avait pas été le principal moteur des épisodes auxquels j'ai pu assister depuis juin, mais plutôt quelque chose comme si les grandes masses d'air froides qui poussaient de manière péremptoire l'air plus chaud sans laisser le temps aux Cumulonimbus de maturer.
La période d'hibernation du traqueur d'orages viendra ensuite rapidement. Un dernier épisode le 26 août, du même accabis mais en fin d'après-midi cette fois (comme pour me faire mentir) m'échappe de nouveau alors que je suis parti courir dans les environs de Reims. De faibles orages nous accueillent, puis s'évaporent pour éclater juste après non loin de Bar-le-Duc ! 100 kilomètres d'un coup ! Si ce n'est pas la preuve du dynamisme de la mase d'air alors ça, franchement !