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Saison 2012 (suite)



Orages champenois du 4 juillet.

Ces orages du 4 juillet prévus sur Nord-Bourgogne et Champagne entre autres, sont l'occasion d'une rencontre heureuse et inattendue, car un nouveau compère de traque, Damien BELLIARD, vient nous rejoindre depuis ses Pays de Loire pour profiter, en compagnie d'Henri BUFFETAUT et de Jean-Jacques KELNER, des promesses de belles occurrences instables faites par les modèles météo numériques... Or de question de manquer cette rencontre car Damien est l'un des traqueurs qui "m'a mis en selle" pourrais-je dire, et pour ne citer que lui parmi les passionnés qui me décidèrent à prendre les routes en 2006-2007 dans le but de photographier " l'Orage ".
Rapidement, notre périple s'annonce prometteur, et nous décidons d'une première étape orageuse non loin de Saint Quentin où les images des radars de précipitations, comme à l'accoutumée, nous guident dans notre quête routarde.
Là nous stoppons un moment dans les champs... une averse vient de naitre au dessus de notre tête. Au départ d'un aspect pas franchement impressionnant, la petite cellule prend vite de l'ampleur et sa base s'alourdi :





En quelques minutes, ces ascendances prend une configuration qui laisse peu de place au doute. Alliée à une reprise de la convection matérialisée par plusieurs bourgeonnements assez costauds et rapides au dessus, cette première observation indique clairement que la cellule est en train de se séparer et 2 orages distincts, c'est le fameux "split" attendu par tout traqueur d'orages, annonciateur de la formation potentielle d'une supercellule orageuse. En tout cas tout est là : une cellule relativement isolée (mais qui va malheureusement vite être rattrapée par une ligne plus active à l'ouest), en atmosphère dégagée et ciel bleu, de la chaleur et de l'humidité, et un beau cisaillement de vélocité matérialisé par l'inclinaison marquée de la cheminée d'alimentation... D'un coup, notre intérêt grimpe un crin plus haut !



Nous la suivons un moment. Les 2 bases finissent par être clairement individualisées :



Sans doute une supercellule de type "low-topped" vient elle de naitre. Le moteur gauche présente d'ailleurs des signes de renforcement et d'activité marquée. Outre les bouillonnements solides et blancs qui grimpent vers la stratosphère, un surbaissement localisé sous l'ascendance illustre une avidité vorace de la cellule pour l'humidité ambiance.



Mais les orages situés à quelques kilomètres plus à l'ouest sont les plus forts, et après avoir masqué le soleil, ils viennent voler les ressources de notre petite cellule qui s'effondrera en quelques minutes...





Qu'à cela ne tienne. Le temps d'un court requiem, nous repartons plein sud vers Châlons-en-Champagne. Là bas aussi, une cellule orageuse de belles mesures (donc pas que de dimensions...) remonte du sud-ouest.
Arrivés à Châlons, la vision d'un arcus puis d'un fort surbaissement plein sud accélère les pouls et booste les taux d'adrénaline locaux.





Quelques coups de tonnerre, de belles lumières...



Une averse... l'arcus part en lambeaux, nous sommes au bout de cette traque.




Après-midi orageuse "imprévue" sur la Champagne, le 27 juillet.

Les orages sont ainsi... Il suffit que je décide de faire autre chose, et voila qu'ils déboulent dans mon environnement direct, pas moyen d'y échapper ! Bon, je ne vais pas m'en plaindre bien sûr, moi qui passe des heures chaque année à tenter d'en mettre quelques uns modestement en boite... Quand j'écris donc "imprévu", ce n'est pas que les modèles aient pu rater leur coup (si tant est que cela ait un sens), mais bien plutôt que j'avais programmé un petit week-end en amoureux avec Madame du côté de Troyes ! Et bien justement, nous prenons pour ouvrir ce week-end qui se voulait "calme et reposant" la direction de Reims...
Car bien sûr rien n'est jamais simple avec les orages. Il faudra donc faire un détour : j'ai de la chance, Patricia adore se balader et n'a pas peur des orages ! Et c'est tant mieux, car celui qui nous avale à quelques encablures au nord de Reims est un joli petit monstre. Les derniers kilomètres d'autoroute A4 consistent en une course en avant pour devancer - de peu - un arcus fort menaçant soulignant une ligne d'orages puissants remontant vers le nord est.
Il nous laisse à peine le temps de trouver un mauvais point de vue, de faire quelques photos alors qu'il nous survole, puis nous arrose copieusement.



La foudre frappe régulièrement à l'arrière de l'averse. Ayant pris le temps de trouver un meilleur emplacement, nous mettons à profit un nouvel arrêt pour photographier ce Béhémoth en fuite. Il s'évacue rapidement.



Patricia aussi s'y est mise. Le D70s équipé d'un 50 mm, le déclencheur en main, elle emmagasine quelques jolis trophées.



La nuit tombe avec les dernières lueurs électriques au loin.



Finalement, rien de tel pour débuter un week-end en amoureux qu'un bel orage... un peu de piment pour ouvrir les festivités, histoire de donner le ton (avec le beau temps) ensuite !


Orages franc-comtois, l'après-midi du 1 août

Une nouvelle fenêtre instable s'ouvre à la petite troupe de traqueurs d'orages d'Ile de France que nous sommes, Henri BUFFETAUT, Cyril LEROY, Olivier MOMON et moi-même. Et une nouvelle fois, il faut courir au loin pour avoir droit aux quelques festivités kérauniques tant appréciées.
C'est donc dès le milieu d'après-midi que nous décollons pour Dôle et sa région, accompagnés assez rapidement le long de la route par les premières vélléités instables :



Une fois entre Bourgogne et Franche-Comté, nous partons pour Offlanges, qui offre de beaux points de vue dégagés entre sud-ouest, nord et nord-est.
L'air est surchauffé, nous finissons torse nus tellement l'air ambiant est moite et lourd !
Du côté du sud-ouest d'ailleurs approche une masse cumuliforme significative. Ce n'est pas une surprise, les radars nous l'annoncent depuis un moment mais l'opacité de l'air le rendait plus dur à discerner.



A l'avant, de brefs soulèvements convectifs apparaissent puis s'étalent :



Alors qu'à l'opposée, une petite ligne d'Altocumulus castellanus nous survole en air sec et limpide :



La lumière s'amuse entre les grumeaux opaques dessinés dans la pate atmosphérique par le rouleau sudiste en progression lente mais sûre vers notre position :



Il déboule finalement, masse titanesque et menaçante, chamboulant le ciel sur son passage, jugeant par le chaud et le froid, comme en témoigne le panorama :





Une formation turbulente nous survole un moment, évoquant les voûtes nuageuses tourmentées consécutives au passage d'un arcus :



La foudre tombe sporadiquement, mais les arcs électriques sont si bref qu'il est impossible d'en capturer un. Seuls quelques intra-nuageux daignent, par chance uniquement, attendre que l'obturateur soit ouvert pour se montrer furtivement.



Nous sommes d'un coup surpris par une forte rafale descendante ! Le rideau de pluie qui l'accompagne laissait pourtant peu présager d'un tel phénomène. Peu abondantes au sol, les gouttes sont cependant suffisamment grosses et fréquentes pour nous pousser finalement au sec dans la voiture... non sans que le vent furieux pendant une dizaine de minutes, ait eu le temps de renverser les trépieds et littéralement détruit le parapluie que Moow avait tranquillement déployé...



La petite troupe est survoltée par l'événement. Cette agitation soudaine nous fait en tout cas perdre momentanément le fil de l'action, à tel point qu'au moment où l'orage nous gratifie d'une superbe série d'éclairs pendant 1 à 2 secondes non-stop, je me retrouve seul à tenter de déclencher... avec un boitier que j'ai oublié de mettre au préalable sur "ON" !
La lumière du couchant envahi alors progressivement le paysage. D'une belle teinte jaune puis orangée, elle habille la Nature d'un chaud manteau, comme pour la réchauffer après cette brutale séance de douche écossaise + décoiffage express.



Tout ce joue désormais plus au nord. Nous tentons un repositionnement au nord du village. Là, un nouveau point de vue s'offre à nous, avec une vue sur l'est nous dévoilant un lointain mais bel orage frappant le genevois...



...et ouvrant également sur tout l'horizon nord, avec notre cellule en évacuation.



Un premier faux-départ du groupe en début de nuit, pensant être arrivé au bout de l'épisode, manque de nous faire rater une petite reprise instable locale. Mais Cyril a du mal à "décrocher", et grand bien nous prend de l'écouter :



Les orages fuiront cependant rapidement vers l'Alsace.
Nous rentrons tous en tout cas heureux de notre petit périple. Vraiment, c'est bien là aussi que réside le succès de ces escapades : l'ambiance et l'entente excellente régnant entre les participants en font également de bons moments de convivialité et de partage entre amis.


Orages d'août en Ardèche.

Les jours qui suivent m'emmènent en vacances en Ardèche. Les 4 et 5 sont sujets à la mise en place d'une circulation instable de flux de sud-ouest localisée sur le nord le 4 puis le sud du département le lendemain. Je connais bien la région, mais pas encore suffisamment les points de vue des alentours d'Annonay. Je décide donc de rester dans les environs du Coiron, que la foudre frôle, perdue dans une masse pluvieuse intense et étendue. Je resterai en marge, glanant quelques images souvenir.



Le lendemain concerne le sud de ma position. Configuration que je préfère largement à celle de la nuit car c'est la vallée du Rhône, puis la plaine de Montélimar qui seront le théâtre de l'acte orageux, avec la vue plongeante depuis les flancs du Chenavari !
Un bien meilleur programme pour la prise de vue.
D'ailleurs l'orage se renforce à mon approche, avec l'apparition d'un rouleau de bon augure au moment du débordement des collines de Viviers.



Mais l'orographie n'y étant visiblement pas pour rien, une fois passée cette dernière barrière de relief, il se déstructure rapidement.



Le Cumulonimbus perd progressivement en force... mais se reprend brutalement et puissamment en survolant le Diois.






Orages du 23 août : la traque "trop loin"

C'est l'histoire d'une traque qui démarre relativement bien, mais avec deux impondérables a priori handicapants : le retard, et la distance. En effet, les modèles prévoient un bel épisode instable devant se former sur une ligne de convergence géographiquement fixée, au moins pour la soirée et première moitié de nuit... Seulement voila : cela devrait se passer dans les parages de la Saône et Loire, et nous ne pourrons décoller l'ami Moow ma fille et moi même qu'aux environs de 18 heures, c'est-à-dire déjà un peu tardivement par rapport à l'évolution prévue.

Cependant, une fois arrivés entre Yonne et Côte d'Or, l'aspect engageant du ciel laisse planer l'espoir de pouvoir observer quelque imposante manifestation convective. Des tourelles d'alimentation assez inclinées et puissantes fleurissent non loin de Nitry, aussi nous sortons rapidement de l'autoroute à la recherche d'un point de vue dégagé. "Y a pu qu'à..."
Les cellules ont un aspect particulier : comme si une ligne de supercellules de type LP se formait : larges enclumes, donnant parfois l'impression d'être légèrement rétrogressives, tourelles d'alimentation assez costauds et inclinées aux bases parfois laminaires, tout cela en air plutôt limpide... S'il n'y a juste un détail qui gêne beaucoup tout de même : tout cela semble bien mou !



Et puis c'est mou aussi électriquement. Quelques internuageux naissent parfois à la charnière entre alimentation et enclume. Moow parvient même a photographier une jolie araignée, mais l'activité s'éteint rapidement et les cellules s'effondrent d'un coup.



Plus au sud, un dernier avatar orageux persiste un moment...





...plus loin même, nous entrevoyons distinctement la ligne de convergence qui s'est formée il y a déjà plusieurs heures sur la limite en Bourgogne et Rhône-Alpes. J'ai mis le D70s entre les mains de Mirabelle qui capture régulièrement, le 50 mm visé dessus, les images de ce que nous sommes en train de laisser filer 200 kilomètres plus loin :



Les enclumes sont lourdes aux bordures nettes, les alimentations énormes, les éclairs qui jaillissent nous stupéfient parfois... Un internuageux parcourras devant nos yeux ébahis la quasi-totalité de la longueur de la ligne d'orages, sautant d'enclume en enclume, sur une distance dépassant sans aucun doute les 60 ou 80 kilomètres !
Pourtant, nous espérons voir fleurir quelque chose de plus consistant autour de nous, conservant notre éternelle méfiance envers les modèles numériques qui n'avaient pas trop prévus qu'il y aurait d'orages ici (et oui, il n'y en eu pas trop d'ailleurs...).
Il faut dire que le ciel ne nous a pas aidé : ainsi, un peu plus au nord-ouest :





Voir même un peu plus tard à l'ouest ou au nord :



Et même un dernier, tout beau de loin :



Mais qui disparait une fois arrivé à notre porte !
Pourtant tout est là pour faire de belles images : les étoiles, la Lune... ne manque qu'un véritable orage. Mais la ligne de convergence plus au sud draine l'énergie venue de ce même côté et les quelques miettes instables qui parviennent jusqu'à nous sont à tel point amoindries qu'elles ne résistent pas à la chute des températures qui suit.
Nous nous réveillons enfin, mais c'est trop tard. Un dernier sursaut nous transporte dans les environs de Thil-la-ville. Mais nous avons du mal à trouver le point de vue rêvé, et les quelques orages qui subsistent encore à ce moment ne sont plus que de piètres modèles moribonds, noyés dans des précipitations masquant les derniers impacts surgissant de manière anarchique.
Une question depuis continue de me tarauder concernant cet épisode. A la vue de ce que certains traqueurs ont rapporté, il y avait pourtant matière à faire une belle traque. Mais au regard de la distance, la fatigue et les investissements divers et variés occasionnés, cette virée était elle censée ? Clairement, même après 6 ans de suivi plutôt assidu des orages, il y a encore de la place pour le doute et l'expérience.

Finalement, c'est tant mieux !


La dernière douche orageuse de la saison 2012 : orages nocturnes du 23 septembre !

Une fois n'est pas coutume, et puisque cette fois-ci nous avons droit à quelques orages en Ile de France une fin septembre, et songeant déjà à la longue période de disette convective qui suivra jusqu'en mars 2013 (au moins), je ne résiste pas une nouvelle fois à l'attraction produite par ces nuageries endiablées.
Bien sûr, ce ne sont pas de beaux orages de convection pure qui sont attendus. Plutôt des machins truco-biduloïdes convectivo-flotteux, bref en français moins scientiste, des averses très dynamiques et pluvieuses, sans forme véritablement identifiables pour quelconque observateur même averti... mais ça a l'intérêt d'être observable de nuit, grâce aux bonnes oeuvres de la fée Electricité qui prévoit une dernière virée festive dans les contrées beauceronnes avant de se retirer longuement dans ses quartiers d'hiver... plutôt la Corse par exemple : veinarde !
Bien évidemment, Moow se promène aussi ce soir là. C'est donc ensemble que nous tentons entre rafales franchement humides et douches vertement venteuses de faire quelques photos de ces arabesques vrombissantes.
La pluie n'aura certes pas aidé, mais ces dernières étincelles célestes de la saison seront bienvenues et rendront peut-être l'hibernation du traqueur qui est en moi moins insupportable. Qui sait ?










Date de dernière mise à jour : le 11 mai 2023
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